Le barbier de sa ville

Depuis le 4 avril, Adrien Bastos a repris l’enseigne mythique de la rue Sainte-Croix-des-Pelletiers où il perpétue la tradition du coiffeur barbier à l’ancienne en y apportant sa touche de modernité et de créativité.

Murs vert sauge, meubles en bois faits sur mesure, poutres apparentes, rideau safran et sièges matelassés… Dans le salon d’Adrien Bastos, tout est soigné dans les moindres détails pour conférer au lieu une atmosphère cosy et très chaleureuse.

C’est ce que recherche sa clientèle, ravie de retrouver au 29, rue Sainte-Croix-des-Pelletiers un jeune coiffeur barbier de 27 ans qui sait aussi bien manier les ciseaux que la tondeuse, ce qui est très apprécié des hommes d’un certain âge que des plus jeunes.

Sans connaître auparavant l’histoire de ce lieu mythique de l’esthétique masculine rouennaise, Adrien Bastos a su cependant se glisser, dès le premier jour, dans le sillon de son illustre prédécesseur : "C’est l’ébéniste qui était dans ce local qui m’en a raconté toute l’histoire. Je l’ai trouvée incroyable ! J’ai donc décidé de garder et le nom et la devanture et d’y ajouter ma touche vintage moderne."

Une touche vintage moderne transmise par son grand-père paternel, présence discrète en photo entre les miroirs, qui arborait fièrement moustache, coupe rockabilly et qui fumait la pipe.

En se lançant dans la barbe et la coiffure, Adrien Bastos en a fait sa signature. Et c’est ce qui a séduit au fil des années aussi bien sa clientèle, qui l’a suivie jusqu’à son nouveau salon, que la nouvelle, venue par le bouche-à-oreilles.

"J’ai toujours voulu ouvrir mon propre salon, explique le jeune coiffeur barbier. J’ai fait ma formation un peu partout en France puis j’ai développé un corner barbier dans un salon à Isneauville et ensuite à Rouen, rue de Crosne, chez Maxou et vous. Cette expérience m’a permis de conforter mes choix et de savoir exactement comment gérer mon salon. Aujourd’hui, en plus des fidèles, j’ai 80 % de nouveaux clients, des personnes qui ont connu l’ancien barbier, des enfants qui viennent parce qu’ils savent que leur père venait ici. C’est assez incroyable !"

Pour offrir un véritable moment de détente au son des vinyls qui craquent chaleureusement sur la platine posée entre les miroirs, Adrien bastos ne reçoit que sur rendez-vous et qu’un seul client à la fois. "C’est important de prendre le temps avec chaque personne, d’échanger, de lui proposer cet instant rien qu’à elle. Les gens qui viennent ici apprécient cette parenthèse où ils ne sont pas dérangés pendant la coupe et les soins."

Ici, tout se fait à la main, au savon, au blaireau et au coupe-chou pour le rasage, aux ciseaux pour la finition et la coupe et à la tondeuse si cela est vraiment demandé et nécessaire.

"J’estime qu’un bon coiffeur doit savoir se servir de ses ciseaux, souligne le jeune coiffeur barbier. Je trouve que le rendu est plus naturel. Je finis toujours avec pour avoir une belle homogénéité, une coupe parfaite."

Que vous ayez une barbe de trois jours, une autre à la Chabal, que vous ayez la flemme de vous raser ou que vous souhaitez tout simplement vous faire couper les cheveux, vous êtes à la bonne adresse.

Une adresse qui retrouve l’excellence d’un savoir-faire dispensé dans une ambiance délicieusement rétro entre le téléphone à cadran (qui fonctionne !), les publicités Gillette et les rasoirs d’époque accrochés au mur.