Droguerie Deconihout

Le Deconihout nouveau est arrivé : la seule et unique droguerie de Rouen ferme sa boutique historique de la rue du Gros-Horloge, tenue par Jérôme Deconihout (le père), pour renaître aux portes de la cathédrale sous la houlette de Quentin Deconihout (le fils).
La saga Deconihout, qui s’échelonne sur quatre générations, a de beaux jours devant elle, qu’on se le dise. Certes, une boutique Deconihout s’éteint : celle du 138 rue du Gros-Horloge, dont le patron, Jérôme, décroche à 66 ans (liquidation totale en cours, cessation d’activité fin mai). Mais une autre maison Deconihout s’éveille : celle du 43/45 rue Grand-Pont, avec à sa tête Quentin, 35 ans, le fils de Jérôme.
La droguerie Deconihout, vénérable institution du paysage commercial rouennais, a été créée en 1921. La boutique de la rue du Gros-Horloge fut un peu le berceau de Quentin Deconihout : « Mon arrière-grand-père, Jules, fabriquait des produits dans son laboratoire au 2e étage, où il avait aménagé un vivarium. C’était un homme de sciences, un homme de savoir. Il est décédé en 1952. J’aurais aimé connaître cet être extraordinaire. »
Quentin a travaillé une décennie au service de ses parents dans l’emblématique enseigne avant de voler de ses propres ailes. Il a cherché pendant trois ans l’emplacement pour implanter sa droguerie à lui. Une opportunité est tombée du ciel en novembre dernier quand le chausseur Rimini (autre success-story familiale) a annoncé qu’il baissait le rideau après 37 ans d’existence.
Ainsi est née le 22 mars « La droguerie rouennaise Q Deconihout », installée dans ces locaux de 150 m2 idéalement situés, en haut de la rue Grand-Pont, à l’angle de la rue aux Ours. Avec vue sur la place de la Cathédrale, s’il vous plaît.
« Ce n’est pas un transfert de la boutique de la rue du Gros-Horloge mais le lancement d’une nouvelle droguerie. Il y a mes orientations personnelles. Je ne propose pas d’objets de décoration, par contre j’avais envie de faire la part belle au culinaire. Les ustensiles de cuisine en inox de la collection Cristel, par exemple, c’est tout ce que j’aime : un savoir-faire, une renommée, de la fabrication française, des articles qui durent toute une vie. »
Pour nettoyer des dorures, renover du marbre ou entretenir du cuir, direction Deconihout, qui ici s’appuie sur les recettes d’artisans rouennais. Pour du cirage à base de cire d’abeille, des éponges 100 % naturelles, de véritables plumeaux en plume d’autruche ou en laine d’agneau, direction Deconihout. Pour un déboucheur radical, un polisseur de plastiques, une solution pour l’argenture à froid, direction Deconihout.
Le top du top des trouvailles de Quentin ? Peut-être la tapette à mouche artisanale (manche en tilleul du Jura, cuir de la Drôme, rivets de Lyon), conçue en Isère. De confection supérieure. Ça en jette.
« C’est un métier de dinosaure, mais qui me plaît, assure Quentin. Je me spécialise dans les produits haut de gamme authentiques en soignant la partie conseil : le bon outil avec les bonnes informations pour le bon usage. »
On appréciera la décoration faite de biens hérités de ses aïeux : l’antique baignoire de Jules fait sensation en vitrine, des panneaux pédagogiques sur le système métrique intriguent derrière le comptoir, tandis qu’au sommet des étagères s’exposent des flacons d’un autre temps. Des vestiges de grande valeur affective, qui témoignent de l’esprit de continuité Deconihout. Parmi ces curiosités, Bel Vaisselle Normande, autoproclamé « produit incomparable et parfait »…
Droguerie Deconihout
43/45 rue Grand-Pont
02 44 51 32 07
Ouvert le lundi de 14h à 19h et du mardi au samedi de 10h à 19h