Le portrait du mag : Françoise Granier, le goût des autres

Ancienne de la fonction publique d’État, aujourd’hui retraitée, Françoise Granier occupe le poste de coordinatrice au sein de l’équipe de l’École des Parents et des Éducateurs de Seine-Maritime. Avec la bienveillance et l’écoute chevillées au corps.
La cour de l'école Hameau-des-Brouettes sonne bien vide en ce jour de vacances. Il n’y a guère d’activité qu’à l’arrière du bâtiment, dans d’anciens logements de fonctions de la rue du même nom. C’est là qu’est installée l’équipe de l’École des Parents et des Éducateurs de Seine-Maritime, l’EPE76. Celle qui reçoit, c’est Françoise Granier, coordinatrice depuis avril 2023 d’une structure qui célèbre ses 20 ans d’existence en 2025. Elle a accepté l’exercice du portrait mais débute pudiquement par le rappel des missions de l’association pour laquelle elle est salariée à temps partiel : "Le soutien, l’accompagnement à la parentalité et le renfort des compétences parentales avec notamment des actions externalisées à Rouen, au centre social Simone-Veil, à la MJC Rive gauche, au Centre Médico-Social de l’Europe, à l’école Debussy ou encore à la Maison des familles." L’EPE76 est assez bien identifiée par les parents ou futurs parents, "mais nous avons toujours besoin de faire de la pédagogie sur nos actions", appuie Françoise Granier.
Animée par l'humain
La Rouennaise – elle est née à Mont-Saint-Aignan il y a 65 ans – n’a pas toujours occupé cette fonction, mais un fil rouge, déroulé tout au long de sa carrière, ne s’est jamais rompu : "J’ai un parcours assez autodidacte, débuté à 19 ans dans la fonction publique d’État. J’ai toujours travaillé dans des dispositifs d’action sociale, que ce soit à l’Éducation Nationale ou aux Directions Départementales et Régionales des Affaires Sanitaires et Sociales", retrace-t-elle, tout en étant "animée par l’humain et sa vulnérabilité. J’étais déjà habitée par les parcours d’enfance bouleversée, quand je travaillais sur le placement des enfants adoptés en famille d’accueil par exemple".
Chez EPE76, elle y est entrée par la porte du bénévolat il y a 3 ans. "La parentalité m’a toujours intéressée." À la retraite depuis 3 ans, elle aurait pu raccrocher la tête haute et le sentiment du devoir accompli. Mais non. "J’ai toujours besoin d’être en action, il faut que ma tête fonctionne. Et puis, c’est important de donner un peu de son temps pour les autres, on ne peut pas passer sa vie à ne penser qu’à soi ?", demande-t-elle sans attendre de réponse.
Un rôle de couteau suisse
Au sein de l’antenne départementale de l’EPE, Françoise Granier fait l’interface entre les salariés, les bénévoles et les partenaires. Elle répond aux appels d’offre aussi, siège dans les instances partenariales et joue participe à la mise en place des Projets Éducatifs de Territoire (PET). Un rôle de couteau suisse qui ne l’empêche pas de faire autre chose de ses journées : "Je suis aussi bénévole pour l’association Alma 76." Une structure… qui lutte contre la maltraitance des personnes vulnérables adultes. Françoise Granier trouve quand même le temps d’aller voir sa fille en Australie, de lire, de faire de l’aqua-bike ou d’aller au cinéma deux ou trois fois par mois. Pas de place pour les creux dans son agenda.