Bien vivre et vieillir à la Grand’Mare - Accueillir un étudiant à la maison

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Depuis octobre, Rose-Anne Hauteville, membre de l’association BVGM (Bien vivre et vieillir à la Grand’Mare) accueille chez elle Ali, un étudiant iranien de l’Esadhar. Un premier partenariat avec l’école des Beaux-Arts qui pourrait en voir naître d’autres.

Depuis le 1er octobre et jusqu’au 30 juin, Rose-Anne Hauteville accueille Ali, étudiant iranien en 1re année à l’Esadhar. Cette membre de l’association "Bien vivre et vieillir à la Grand’Mare", a répondu à l’appel de l’école des Beaux-Arts qui cherchait dans le quartier un toit pour ses étudiants.

"La première tentative sur le quartier est tombée à l’eau, raconte Rose-Anne. A la 2e, je me suis dit que quelqu’un devait se jeter à l’eau. Du vivant de mon mari, nous avons toujours accueilli à la maison de la famille, des amis de façon temporaire. Je me suis alors dit pourquoi ne pas continuer cette expérience enrichissante ?"

Après avoir rempli un questionnaire rigoureux soumis par l’association "Partageons un havre" sur le logement à proposer, le prix des charges, l’organisation quotidienne, les habitudes, les goûts et centres d’intérêt des uns et des autres, elle est mise en relation avec le jeune homme.

Graphiste en Iran, l’étudiant de 32 ans pose ses tableaux et ses tubes de peinture le 1er octobre, à l’étage du pavillon.

"La sauce a pris tout de suite, explique la retraitée. Il m’a demandé de quelle origine j’étais – je suis flamande – et m’a branché sur la peinture flamande. Et là, c’était parti !", explique Rose-Anne en souriant.

Depuis, ils discutent de questions de société, partagent des repas, vont voir des expos ou des spectacles. "Nous allons régulièrement au cinéma, au cirque-théâtre d’Elbeuf, à la chapelle Corneille. Ali a une très, très grande culture ainsi qu’une très grande curiosité. Il aime beaucoup Monet et Delacroix. Il se pose beaucoup de questions sur les religions en général, sur les rapports hommes-femmes par rapport au harcèlement sexuel dont on a beaucoup parlé récemment. Ses peintures et ses photographies ont pour thème la guerre qu’il a vécue et qui l’a profondément marqué. Nous avons des échanges passionnants et très riches car ces sujets-là ne sont pas abordés dans son pays et ici, il peut en parler librement."

Des échanges qui se font lors de sorties, mais également autour d’un dîner parfois le soir ou le week-end ou lors des repas qu’organise Rose-Anne à la maison pour ses amis ou sa famille.

"Je lui dis qu’il devrait sortir avec des jeunes de son école ou de son âge car je suis quand même âgée par rapport à lui, déclare Rose-Anne. Ce à quoi il m’a répondu que tout dépendait du regard que l’on portait sur l’autre."

A son contact, Rose-Anne se familiarise avec l’art contemporain. "Grâce à lui, je commence à apprivoiser ce courant artistique, confie la retraitée de la Grand’Mare. Il me donne les clefs pour comprendre son travail."

Pour que la cohabitation se passe bien, il faut simplement fixer les règles dès le départ et modifier quelque peu ses habitudes. "Moi qui vis seule, je ne me balade pas dans la maison n’importe comment. Ali garde la maison quand je m’absente, il peut faire ce qu’il veut dans la cuisine quand je ne suis pas là à condition de rendre les lieux propres. Tout est une question de confiance. J’espère que d’autres habitants accueilleront à l’avenir un étudiant ou une étudiante chez eux. C’est un échange tellement enrichissant !"

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