Les lettres perdues

Une étudiante rouennaise a créé une association qui remet au goût du jour la correspondance écrite. Prendre la plume et échanger de manière anonyme avec une personne inconnue, voilà ce que propose "Les lettres perdues".

Le nom de l’association évoque un courrier qui ne serait jamais arrivé, une missive oubliée au fond d’un centre de tri. Mais Lisa Machard, sa créatrice, évoque plutôt "la pratique obsolète de l’écriture". À l’heure où le courriel et le SMS ont envahi nos vies et bouleversé nos façons de communiquer, la jeune Rouennaise remet la lettre manuscrite au goût du jour, et de manière originale, "car à part peut-être les cartes postales, on n’écrit plus vraiment pour donner des nouvelles".

Le principe de ces lettres perdues ? Correspondre de façon anonyme - on utilise un pseudonyme - avec une personne que l’on ne connait pas. C’est Lisa elle-même qui s’occupe de la mise en relation, de façon aléatoire, même si elle fait attention à l’âge, au genre ou encore à la situation. On ne donne pas ses coordonnées puisque c’est elle qui reçoit le courrier - via une boîte postale - et le renvoie dans la foulée.

"Cela faisait longtemps que je réfléchissais à ce système. La crise sanitaire et le contexte difficile m’ont poussé à créer l’association, disons que c’était le bon moment. J’écrivais beaucoup de lettres quand j’étais plus jeune. J’ai cherché un dispositif qui permettait d’échanger anonymement avec des inconnus, mais je n’ai pas trouvé." L’étudiante en biologie, comme tous les jeunes de son âge, ne vit pas très bien ces temps troublés. Échanger et poser des mots lui fait aussi du bien.

À peine créée, l’association "Les lettres perdues" compte déjà une trentaine d’adhérents, et ce n’est que le début. "Il y a des jeunes et des moins jeunes, c’est vraiment ouvert à tout le monde, avec une autorisation parentale si la personne n’est pas majeure", précise Lisa. La cotisation annuelle est fixée à 2€, "simplement pour régler le coût de la boîte postale". Une boîte postale relevée deux fois par semaine. Histoire de ne perdre aucune lettre.

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