Triticum
L’association Triticum, basée à Rouen depuis 2019, œuvre pour le maintien de la biodiversité cultivée et pour la résilience alimentaire. Ses membres lancent un financement participatif pour mener un "Projet pain" : un four mobile à bois pour cuire les miches réalisées à base de farine cultivée par leurs soins.
Ce sont les rapports alarmants de la FAO (Food and Agriculture Organization) sur la biodiversité cultivée, en 2019, qui ont poussé une poignée de Normands à créer Triticum. L’association se développe depuis et sème ses actions sur le territoire métropolitain rouennais. Le constat est rappelé par Clémence Dupont, membre de l’asso : "En un siècle, 90% des espèces nourricières ont disparu sur terre." Triticum vient rejoindre le réseau des nombreuses Maisons des semences qui ont germé partout en France ces dernières années.
Concrètement, Triticum cultive des céréales anciennes sur plusieurs parcelles autour de Rouen. En tout, 2,4 hectares, mis à disposition par des agriculteurs sensibilisés à la cause, servent à produire des céréales anciennes, mais aussi à la plantation d’arbres. Des terres cultivées que l’on retrouve du côté de Roncherolles-sur-le-Vivier, Darnétal, Saint-Léger-du-Bourg-Denis ou encore Franqueville-Saint-Pierre. "Et puis nous animons des ateliers à la ferme pédagogique du Parc des Bruyères", complète Clémence.
Les variétés de blés de pays collectés ont pour nom "Rouge de Bordeaux", "Poulard d’Australie", "Hâtif de Wattines" ou encore "Blé de Saumur de Mars". En 2020, Triticume et ses quelque 200 adhérents ont semé une centaine de variétés de céréales d’hiver et une quarantaine de variétés de céréales de printemps.
"L'ensemble offre une grande diversité de tailles et de couleurs dans les champs, dont nous explorons avec l'aide de l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, NDLR) toutes les caractéristiques : résistance aux nuisibles, maladies et bouleversements climatiques, adaptation de la variété au terroir, productivité, qualités nutritionnelles. Le tout en se passant d'engrais chimiques, de pesticides, et, au maximum, d'énergies. En l'état, la recherche scientifique nous encourage vivement dans cette voie, levier pour la transition agro-écologique et pour assurer la capacité du territoire à se nourrir demain", précise Clémence.
Ce qui fait l’actualité de Triticum, c’est une action en lien direct avec ses activités. Un financement participatif est en cours pour permettre l’achat d’un four à pain. Non seulement il servira à sensibiliser un large public aux enjeux liés aux semences paysannes et à la résilience alimentaire, mais il devrait également permettre des démonstrations auprès des boulangers qui auront la possibilité de travailler à partir de variétés de céréales anciennes et paysannes, plus rustiques, plus résistantes au changement climatique, adaptées aux pratiques agro-écologiques et offrant de meilleures qualités nutritionnelles. Tout un programme pour améliorer notre alimentation et préserver les trésors de la biodiversité. Les prochains ateliers grand public sont ouverts aux inscriptions en ligne sur HelloAsso.
Et si vous y participiez ?
Le financement participatif est à retrouver sur KissKissBankBank.
Pour aller plus loin...
Triticum
- Site web : www.triticum.fr
- Page Facebook : Triticum