Chéri

Nouvelle année égale nouvel élan pour la brasserie de la rue de l’Hôpital : depuis le 2 janvier, la « Brasserie du Drugstore » s’appelle « Chéri ». Le jeune couple qui a pris les rênes du restaurant n’a pas fait les choses à moitié pour le réinventer. « Chéri » a des chances de devenir votre brasserie bien-aimée.

Familier, le carrefour des rues des Carmes, Beauvoisine, Ganterie et de l’Hôpital constitue un spot important du plateau piétonnier. Ce lieu de passage, fier de sa fontaine de la Crosse, possède un atout plus caché : la brasserie au-dessus du bureau de tabac journaux qui fait l’angle.

Tout le monde n’en connaît pas forcément l’existence car niveau visibilité, il y a mieux. L’entrée toute étroite, située sur le côté, rue de l’Hôpital, se trouve coincée entre la pharmacie et la fromagerie : il s’agit d’un escalier. Après avoir gravi une vingtaine de marches, on passe une double porte pour pénétrer dans le restaurant.

Ce drôle d’accès, du genre biscornu, se remarque mieux depuis que l’enseigne « Chéri » a fait son apparition en façade. Ce fut un temps le « French Burger », c’était depuis 2020 la « Brasserie du Drugstore, c’est donc aujourd’hui « Chéri ». Avec aux commandes les nouveaux propriétaires que sont les co-gérants Matthieu Bonnet et Camille Cantat.

Le couple a changé l’âme de l’établissement, le positionnant comme une brasserie chic, ou plutôt « premium » comme dit Mathieu. L’ambiance méditerranéenne bleu-blanc-bois a disparu au profit d’un harmonieux univers tout en rouge et vert. Cadre classieux, à l’image des tables en marbre d’Italie réalisées par un artisan local.

Le raffinement et l’élégance se prolongent dans l’assiette, avec une volonté de soigner la présentation. Visuellement, on est souvent dans l’esprit d’un gastronomique, avec des formes et des couleurs recherchées. La carte ? « On a mis beaucoup de classique dans les plats et on a amené de l’originalité à travers les sauces, souligne Camille. On casse les codes, mais pas trop. »

Camille, d’origine lyonnaise, a passé son CAP Cuisine en 2022. Elle confie au maître des saveurs de « Chéri », le chef de métier Dany Duperron (passé par Gill notamment), le soin de donner un accent rhodanien à certaines propositions. Salade de ravioles du Royans ou panna cotta au Saint-Marcellin, typiques du Dauphiné, s’affichent.

« Pour les prochaines semaines nous envisageons de revisiter le cordon bleu, la tarte au citron meringuée et l’avocado toast », indique Camille. En attendant, mention spéciale au filet de bar sauce crémeuse à la tomate, une recette très goûteuse. Pour les prix, il faut compter 8 à 12€ pour l’entrée, 18€ pour le plat et 8 à 11€ pour le dessert.

Camille et Matthieu, 29 ans chacun, n’ont pas encore d’enfant mais « Chéri » est leur troisième bébé. En effet, ils portent trois affaires. Le couple a commencé par développer sur Paris voilà bientôt trois ans une activité de traiteur baptisée « Saison d’amour », toujours d’actualité et étendue à la Normandie. Avant d’ouvrir l’an dernier le jour de la Saint-Valentin, au 28 place des Carmes, le restaurant « Mon Amour » (burgers, bowls, tartines, planches, gaufres).

Matthieu Bonnet a de la suite dans les idées et déjà un autre projet d’implantation en tête. Le jeune homme, qui a grandi à Yvetot, a un sacré sens du commerce : issu d’Excelia Business School (école basée à La Rochelle), il a passé un an en Angleterre et deux en Allemagne. Outre-Rhin, il a rencontré Camille, alors chargée de recrutement.

L’expert en management et la professionnelle des ressources humaines font route ensemble, pour le bonheur des gourmands. En 2023, ils ont lancé « Mon food truck d’amour » du côté de Saint-Pierre-en-Port et Vittefleur. Une expérience couronnée de succès, qu’ils abandonnent maintenant pour se focaliser sur les premiers pas de « Chéri ». Plus d’un Rouennais aura un coup de cœur pour cette brasserie à embrasser !