Harcelée dans la rue, demandez Angela au comptoir !

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Afin d’aider les femmes harcelées dans la rue, le collectif féministe étudiant de Rouen a mis en place le dispositif Angela permettant aux personnes de trouver refuge dans l’un des bars partenaires.

Qui n’a pas été suivie ou abordée par un inconnu le soir, à une heure tardive, dans la rue sans se trouver démunie dans ce genre de situation ?

L’affiche, d’un orange vif, et son slogan, simple et efficace, "Demandez Angela", ne passe pas inaperçue sur la devanture des bars rouennais. 

Angela est depuis quelques mois la meilleure amie de toutes les femmes importunées, harcelées voire agressées dans les rues rouennaises

Ce prénom est un nom de code à donner au comptoir d’un bar partenaire de l’opération par toute personne qui se trouve, le soir, dans la rue, face à un inconnu qui se montre lourd, insistant voire menaçant.

Le personnel de l’établissement, sensibilisé au harcèlement, lui permet alors de rester tranquillement dans le bar en toute sécurité, le temps de trouver un moyen sûr de rentrer chez elle, voire de sortir par une autre issue et peut également lui appeler un taxi.

Venue à l’origine d’outre-Manche, cette initiative a été déclinée à Rouen par Marie et Thomas.
Les deux étudiants en architecture de 25 ans ont pris le problème du harcèlement à bras le corps, après avoir constaté un manque de réaction des pouvoirs publics et d’intervention de la police.

"Quand on vous met une main aux fesses ou qu’un homme vous suit dans la rue le soir ou vous insulte parce que vous ne répondez pas à ses avances, vous n’appelez pas la police car elle ne se déplace pas pour ce genre de choses, explique Thomas. Il fallait donc trouver une solution pour que ces femmes se retrouvent à l’abri, en sécurité en ville. Les bars nous ont semblé être le lieu idéal parce qu’en tant qu’étudiants, ce sont des endroits que l’on fréquente quand l’on sort."

Grâce à leur travail de sensibilisation et leur persévérance sur le terrain, les deux étudiants ont réussi à mettre en place un maillage solidaire dans l’espace urbain qui repose aujourd’hui sur 25 établissements partenaires.

"En plus des bars, nous avons également un salon de coiffure, une crêperie et un restaurant qui nous ont rejoints, souligne Marie. Aujourd’hui, certains établissements prennent même les devants, en mettant d’eux-mêmes nos affiches sur leur devanture. On ne veut pas se limiter à la nuit car le harcèlement se pratique aussi de jour, le matin en allant au travail, ou en fin de journée, en rentrant chez soi."

Grâce à un exceptionnel relais sur les réseaux sociaux et à un fulgurant bouche-à-oreille, le collectif féministe étudiant de Rouen ouvre bientôt des antennes au Mans et à Montpellier. D’autres villes comme Rennes et Le Havre sont intéressées ainsi que des étudiants en Belgique et aux Pays-Bas.*

"Cette expérience nous a enrichis en tant que jeunes architectes, confient Marie et Thomas. On voit à quel point l’espace urbain est façonné par les hommes et que rien n’est pensé pour les femmes dans les aménagements."


Pour aller plus loin...

Angela

Plus d’infos sur la page Facebook du Collectif féministe étudiant de Rouen

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