"Café mortel", avec Le Passage
La mort, parlons-en : la toute jeune coopérative funéraire rouennaise Le Passage met en place une rencontre « Café mortel » ce jeudi 19 juin 2025 au restaurant La Belle Epoque. Une façon pour Le Passage, structure de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), de se faire connaître utilement.
« Le Passage », pour les plus très jeunes, c’est un film hyper mélo (sorti en 1986) avec Alain Delon dans le rôle principal, accompagné d’une chanson « On se retrouvera » interprétée par Francis Lalanne, qui fit un carton au Top 50. Que les Rouennais d’aujourd’hui se le disent : Le Passage, c’est une coopérative funéraire lancée en novembre et basée au 134 rue du Renard.
Parce que la mort reste encore un sujet tabou, Le Passage entreprend d’ouvrir un espace de parole libre, bienveillant et sans jugement : un rendez-vous baptisé « Café mortel », qui se tient ce jeudi 19 juin 2025 à 19h au restaurant La Belle Époque, du côté de la place Henri IV (18 rue des Charrettes). Inscriptions au 02 35 89 92 69 ou contact@le-passage.coop.
Ce moment d’échange est ouvert à toutes et tous, sans distinction d’âge ou de croyance. Il ne s’agit ni d’un groupe de soutien, ni d’un débat philosophique ou religieux, mais d’un temps de partage de pensées, d’émotions, de ressentis, de vécus, sur le sujet de la fin de la vie. Dans un cadre convivial, autour d’un verre.
« C’est une invitation à la réflexion, à l’écoute de l’autre, et à une forme de libération collective, explique le président de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (Scic) Le Passage, François Esquerré. Le concept, inspiré des Death Cafés créés dans les pays anglo-saxons, vise à réintégrer la mort dans le champ du dialogue social. »
L’homme, aussi président de l’AFN (Association funéraire normande), poursuit : « Parler de la mort, c’est aussi parler de la vie. Le principe du Café mortel trouve son origine en Suisse, où il a été développé au début des années 2000 par le sociologue Bernard Crettaz. Il s’agit d’une réunion informelle dont les participants peuvent poser toutes leurs questions sur la mort, s’exprimer en toute quiétude. »
Des bénévoles de l’antenne locale de l’association Vivre son deuil (Barentin), qui co-organise ce premier Café mortel, seront présents. Avant la séance de questions-réponses, ils exposeront leur action. Et en ouverture, l’équipe de la coopérative funéraire Le Passage présentera son travail, ses valeurs, son intervention en tant que structure ancrée dans l’Economie Sociale et Solidaire.
La coopérative funéraire, ça ne court pas les rues. « Ce modèle vient du Québec, où il représente 40 % du "marché de la mort". Il en existe une dizaine en France (Rennes, Bordeaux, Lille ou Strasbourg ont suivi la pionnière Nantes), apparues à partir de 2016. Nous sommes une entreprise de pompes funèbres qui offre une prestation de service alternative, citoyenne, éthique et locale. »
Redonner du sens aux funérailles
Une approche humaine exemplaire, dans le plus total respect des familles, d’abord. Une démarche pleine de compréhension et d’empathie. Autant que possible, une cérémonie d’hommage construite sur mesure, en harmonie avec la personnalité du défunt. Et des prix justes, honnêtes, garantis grâce à la « lucrativité limitée » propre à la Scic. Concrètement, un forfait d’accompagnement sociétaire à 950€, loin des tarifs parfois pratiqués par certains grands groupes.
« Nous ne rémunérons pas d’actionnaires et notre marge est minimale. On ne fait pas passer de l’optionnel pour de l’obligatoire. A nos yeux les soins de conservation, par exemple, ne s’imposent pas. En revanche on conseille la toilette funéraire par un thanatopracteur. Des obsèques coûtent en moyenne 4 000 ou 4 500€, des gens peuvent s’endetter et plonger à cause de cette dépense, c’est alors la double peine : la détresse financière s’ajoute à la douleur liée à la perte d’un être cher. »
L’engagement écologique ? Parmi les 9 modèles de cercueils commercialisés, certains sont écoresponsables (poignées en corde, bois sans traitement), il en existe aussi en carton biodégradable. L’esprit territorial ? Fournisseuse privilégiée, l’artisane céramiste Anaïs Zatar pour ses urnes funéraires personnalisables. La fibre sociale ? « On peut remplacer le capiton par un linceul, que nous fournissons aux personnes les plus modestes grâce à un don de draps anciens de la part des Petites Sœurs des pauvres. »
Pour aller plus loin
Le Passage
134 rue du Renard
Du lundi au vendredi 9h-13h/14h-18h, le samedi matin sur rendez-vous
Site Internet : www.cooperative-le-passage.fr
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Compte Instagram : www.instagram.com/coop_funeraire_le_passage