La SNCF et les jeunes du quartier Grammont, un dialogue constructif

Depuis le 19 octobre, la SNCF sensibilise les jeunes du quartier Grammont, grâce à Azedine Assakkour, référent opérateur mouvement et formateur à la SNCF, à l'origine de cette initiative. Ces actions de prévention ont pour but est de renforcer les liens avec eux, de les responsabiliser et de les inclure dans un projet professionnel.

Après de multiples actes de dégradation de trains et d’agression des agents travaillant au dépôt de la SNCF jouxtant le terrain de football de l’U.S. Grammont en 2024, Azedine Assakour (debout, au centre de la photo) a décidé de prendre les choses en main.

"Trois de mes amis habitent dans le quartier Grammont, dont le président et l’entraîneur du club. Je leur ai proposé de faire de la prévention, explique le formateur. J’ai cette chance d’avoir une double culture, celle de la SNCF, très réglementaire et celle des quartiers me permettant de savoir comment communiquer avec ces jeunes âgés de 11 à 22 ans. Je les ai tout de suite inclus pour qu’ils s’identifient à moi, à mon expérience".

L’approche très humaine de l’agent fonctionne. Azedine Assakkour rencontre à deux reprises les jeunes du quartier. 

La première, le 19 octobre, se déroule au centre Simone-Veil. Pendant trois heures, le référent mouvement de la SCNF leur explique, très pédagogue, les dangers qu'ils prennent en s'introduisant sur le site technique ferroviaire, qu'ils font courir aux agents de l'entreprise et aux usagers en dégradant les trains et le matériel (un train auquel il manque un élément de sécurité ne peut pas rouler).

Azedine Assakkour profite également de son intervention pour parler avec eux des métiers du ferroviaire qui peuvent être envisagés, pour certains, comme un projet professionnel intéressant.

"Le but de cet échange était de faire baisser le nombre d'intrusions sur le site, de renforcer les liens avec ces jeunes, de les responsabiliser en leur faisant prendre conscience de la gravité de leurs actes et de les inclure en leur expliquant qu'ils pouvaient, eux aussi, se projeter dans les métiers de la SNCF."

Ecouter et non entendre

La deuxième a eu lieu le 18 décembre, sur le site technique qui se trouve juste derrière le stade du quartier Grammont. Une réalité concrète à laquelle se sont confrontés les jeunes le temps d'une journée tout au long de laquelle ils ont visité le Technicentre et y ont découvert les métiers ainsi que les coulisses du milieu ferroviaire.

Cette rencontre s'est achevée au stade de l'U.S. Grammont en présence de Kader Chekhemani, adjoint au maire en charge de la Tranquillité publique. L'équipe du Technicentre a profité de l'occasion pour offrir une vingtaine de ballons et de chasubles au club sportif.             

Depuis ces deux interventions, aucune nouvelle intrusion ni aucune dégradation n'ont été constatées sur le site ferroviaire. 

Quatre CV ont également été déposés dans le cadre de demandes en alternance. 

"Ces échanges ont permis d'ouvrir les esprits des deux côtés, confie Azedine Assakkour. J'ai toujours travaillé avec des jeunes avant d'entrer à la SNCF et de gravir les échelons. Dans cette situation précise, je me suis présenté comme étant "leur grand frère". J'étais comme eux à leur âge, je comprends ce qu'ils ressentent. En ce qui me concerne, c'est la pratique intensive du sport qui m'a évité de faire des bêtises. Il faut écouter ces jeunes et non pas les entendre. Maintenant, quand un ballon de foot arrive sur notre site, on m'appelle directement et on leur redonne. Cela nous permet de garantir la sécurité des jeunes qui savent qu'ils n'ont plus besoin de venir le récupérer. Tout le monde y est gagnant."

Une initiative à tel point concluante que la SNCF s'en est inspirée au niveau national pour l'adapter et la décliner sur d'autres sites en France.  

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