Un toit vers l’emploi

Vendredi 6 mars 2020, deux tiny houses seront inaugurées sur un terrain prêté par la Ville. Elles sont destinées à accompagner la réinsertion de personnes sans abri.

Après un an de travail, Franck Renaudin voit ses efforts récompensés.

Les deux tiny houses, petites maisons mobiles sur roues d’une vingtaine de mètres carrés et autonomes en énergie, seront officiellement inaugurées.

Conçues et produites en Bretagne, elles sont d’ores et déjà installées près de la résidence Bonvoisin, sur le terrain prêté par la Ville.

Actuellement vides, ses futurs occupants travaillent déjà depuis plusieurs semaines avec l’association Au fil du bois, à Darnétal, pour en concevoir l’équipement intérieur à partir de matériaux recyclés.

"Un toit vers l’emploi propose d’offrir un toit aux personnes vivant à la rue ou en très grande précarité, explique Franck Renaudin, à l’origine du projet. Ce qui est nouveau, c’est que cet habitat mobile les accompagnera près de leur futur lieu de travail ou d’apprentissage lorsqu’une réelle opportunité, qui s’étalera sur plusieurs mois, se présentera."

Solution d’hébergement innovante

Accueilli avec bienveillance par l’ensemble des acteurs et des travailleurs sociaux, le projet apporte, selon les professionnels, une solution d’hébergement innovante et supplémentaire par rapport aux dispositifs actuels.

"Nos bénéficiaires sont des personnes identifiées par les structures existantes et nos partenaires sociaux, comme Alexandre, accompagné par la Chaloupe, précise Franck Renaudin. Nous discutons également avec France Terre d’asile, une association d‘anciens détenus et d’autres collectivités locales."

Comme pour tout logement, l’occupant de la tiny house devra payer un loyer, proportionnel à ses revenus, sans en dépasser les 20 %.

L’installation des deux premières maisons mobiles à Rouen n’est que la première étape d’un dispositif à visée beaucoup plus large.

Deux pôles de développement

Si quatre autres tiny houses doivent arriver d’ici à l’été, dont deux d’entre elles fin mars, le projet se développera prochainement à travers deux pôles supplémentaires.

Le premier, la Case départ, est une association loi 1901.

Ses missions : être un lieu d’accueil de jour pour les personnes de rue et proposer des ateliers thématiques de réinsertion.

"Les personnes sans abri y trouveront une écoute sociale, un accompagnement fait par des salariés spécialisés qui pourront les orienter vers les partenaires sociaux, commente Franck Renaudin. Il ne s’agit pas de se substituer à l’existant, mais d’être un maillon supplémentaire entre elles et les organismes qui leur viennent en aide. Dans l’esprit de l’Atelier créé par la Ville de Rouen, nous proposerons aussi des ateliers thématiques « Bois », « Déco », « Réparation de petit électroménager » afin que les futurs occupants des maisons réalisent eux-mêmes leur intérieur à partir de matériaux recyclés."

Le second pôle devrait prendre, dès l’automne, la forme d’une entreprise de production de tiny houses, dont certaines pourront également être vendues au grand public.

Pour remettre dans une dynamique positive et sur la voie de la réinsertion celles et ceux que la vie n’a pas épargné.

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