Délibération 3-6 du Vendredi 1 juillet 2005

VILLE DE ROUEN - CONSEIL MUNICIPAL - SEANCE DU 1ER JUILLET 2005

RAPPORT AU CONSEIL MUNICIPAL

MUSEES DE ROUEN

MUSEE DES BEAUX-ARTS

EXPOSITION « ANDRE RAFFRAY »

MECENAT

CONVENTION

AUTORISATION

Mme Catherine MORIN-DESAILLY, Adjointe,

présente le rapport suivant :

MESDAMES,

MESSIEURS,

André RAFFRAY, né en 1925, poursuit depuis soixante ans une aventure artistique extraordinaire où quelques historiens de l’art et quelques grandes institutions, davantage à l’étranger qu’en France, ont déjà reconnu le souffle du génie. Encore inconnu du public, RAFFRAY est une figure majeure de l’avant‑garde française, et le projet d’exposition au musée des Beaux-Arts, présenté ci‑après, a pour ambition d’être une véritable révélation.

Chez RAFFRAY, l’hommage aux grands maîtres de l’art, à la peinture, au dessin, rencontre l’ironie dévastatrice de Marcel DUCHAMP. Il a d’ailleurs consacré à ce dernier une extraordinaire série de gouaches, la « Vie illustrée de Marcel Duchamp », dont des tirages sur transparents rétroéclairés ouvraient l’exposition inaugurale du centre Georges Pompidou en 1977.

Il se montre en effet l’un des plus dignes héritiers de DUCHAMP dans sa réflexion sur la limite entre l’oeuvre d’art et l’objet ordinaire, réflexion qui se traduit dans ses troublantes « peintures recommencées ». RAFFRAY ne copie pas les chefs‑d’oeuvre mais les revit. Il se rend sur les lieux du « crime », retrouve le motif, par exemple un petit rocher identifié par miracle dans l’immensité minérale de la pointe du Raz, là-même où Odilon REDON s’était assis pour dessiner un siècle plus tôt. Il regarde à la fois la Sainte-Victoire et le tableau de CEZANNE, Port-en-Bessin et SEURAT, l’église de Domburg et MONDRIAN.

Photographiant le paysage au point précis d’où le maître l’avait peint, il recommence patiemment, à l’huile ou au crayon de couleur, créant peut-être les oeuvres les plus ambiguës de tout le XXème siècle qui pourtant n’en manque pas. Ne reculant devant rien, il recommence même en vraie grandeur les « Demoiselles d’Avignon » de PICASSO ou l’immense « Musique » de MATISSE, reproduisant au crayon de couleur sur la toile la moindre trace du pinceau du maître, provoquant un trouble complet.

De nombreux projets de « recommencement » de grands chefs‑d’oeuvre ont conduit RAFFRAY en Normandie : à ETRETAT, HONFLEUR, POURVILLE ou DIEPPE, à la suite de MONET, SEURAT, DELACROIX et TURNER.

L’exposition, coproduite avec le F.R.A.C. (Fonds Régional d’Art Contemporain) de Bretagne, qui en présente une version réduite au musée d’Art et d’Histoire de SAINT-BRIEUC du 25 juin au 25 septembre, a d’abord été prévue pour la Galerie. Trois raisons ont fait évoluer le projet : l’importance du sujet et l’enthousiasme qu’il a déjà commencé à susciter ; la disponibilité des grandes salles d’exposition temporaire à cette période ; enfin et surtout, un important mécénat apporté par la Société Générale. Nous avons maintenant la possibilité de présenter la grande rétrospective que cet artiste mérite.

Le budget de 10.000 € inscrit dans le cadre des expositions de la Galerie passe à 54.000 €, l’augmentation étant entièrement couverte par les recettes nouvelles : 30.000 € de mécénat, 4.000 € de vente du catalogue rendu possible par ce mécénat, 10.000 € de droits d’entrée prévisionnels (alors que la Galerie est en accès libre), cette estimation étant particulièrement prudente.

Le coût de l’exposition est estimé à 54.000 € et son budget prévisionnel est le suivant :

Les droits d’entrée seraient établis comme suit :

Les gratuités habituelles s’appliquent pour cette exposition.

J'ai donc l'honneur, MESDAMES, MESSIEURS, de vous demander de bien vouloir :

1.- autoriser M. le Maire à signer la convention de mécénat afférente à ce projet,

2.- autoriser M. le Maire à appliquer les conditions tarifaires susvisées.

Si les conclusions de ce rapport recueillent votre accord, je vous propose d'adopter la délibération ci-jointe.