Délibération 0-1 du Jeudi 12 juillet 2007

VILLE DE ROUEN - CONSEIL MUNICIPAL – SEANCE DU 12 JUILLET 2007

RAPPORT AU CONSEIL MUNICIPAL

VOIE PUBLIQUE

DENOMINATION

RUE GEORGES BRAQUE

M. Pierre ALBERTINI, Maire,

présente le rapport suivant :

MESDAMES,

MESSIEURS,

De l’aménagement des axes stucturants sur les Hauts de ROUEN découleront les prochains mois de nouvelles dénominations de voies, et probablement des modifications de noms de voies existantes.

Ainsi, dans un premier temps, il est nécessaire de dénommer la nouvelle voie créée entre la rue César Franck et la rue François Couperin.

Considérant que cette rue va desservir, entre autres, le collège Georges Braque et le gymnase Georges Braque, il semble opportun de lui donner le nom de cet illustre peintre et sculpteur.

Georges BRAQUE est né en 1882 à ARGENTEUIL, sur le lieu même de l’impressionnisme, où son grand-père puis son père dirigeaient une entreprise de peinture en bâtiment et s’adonnaient aussi à la peinture en amateurs.

Il a huit ans lorsque sa famille s’installe au HAVRE, autre lieu privilégié de la peinture. Tout en faisant ses débuts dans l’entreprise familiale, il apprend le métier de peintre décorateur qu’il ira perfectionner à PARIS pour y étudier les Beaux-Arts.

Il peint ses premières toiles sous l’influence de l’impressionnisme en 1905, avant de se rapprocher du fauvisme.

Par la suite, ses oeuvres rompent avec l’esthétique traditionnelle. Il essaie de transposer des objets tridimensionnels sur des tableaux en deux dimensions.

Il est admis que BRAQUE est, au côté de PICASSO, le cofondateur du mouvement cubiste qui dominera tout le début du XXème siècle.

De formation et de tempérament opposés, BRAQUE et PICASSO se sont rencontrés en 1907 et ont dès lors mené un dialogue sans égal dans l’histoire de l’art. C’est par ces deux expériences dialectiquement conjuguées de 1908 à 1914 que passe la connaissance de leurs oeuvres respectives. Au contact de PICASSO, il constate qu’à travers leurs deux recherches parallèles se définit un même projet. Ils décident alors de mettre en commun leurs expériences. Tandis que PICASSO s’intéresse à l’espace et à la forme, BRAQUE affirme ses préoccupations de coloriste.

Des innovations sont apportées par BRAQUE : introduction de lettres et de chiffres d’imprimerie peints au pochoir, imitations de matière, faux bois et faux marbre, incorporation de sable, sciure et limaille de fer à ses toiles, puis de morceaux de papier peint, de journaux et d’affiches collés.

Après la guerre, BRAQUE évolue différemment et engage son oeuvre vers un cubisme moins anguleux, plus coloré et plus respectueux de l’objet. Il s’essaie aussi à la sculpture et à la gravure.

Il exécutera plus tard les décors du Tartuffe de MOLIERE, à la demande de JOUVET, le plafond de la salle Henri II du Louvre, des vitraux pour l’église de VARENGEVILLE-SUR-MER, à quelques dizaines de kilomètres de ROUEN, où il possède une maison et un atelier. C’est dans le cimetière marin de ce petit village normand que BRAQUE repose depuis sa mort en 1963.

J’ai donc l’honneur MESDAMES, MESSIEURS, de vous prier de bien vouloir accepter la dénomination qui vous est proposée.

Si les conclusions de ce rapport recueillent votre accord, je vous propose d’adopter la délibération ci-jointe.