Délibération 3-1 du Mercredi 2 juillet 2008

VILLE DE ROUEN – CONSEIL MUNICIPAL - SEANCE DU 2 JUILLET 2008

RAPPORT AU CONSEIL MUNICIPAL

BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE

ACQUISITION DE DOCUMENTS RARES

DEMANDES DE SUBVENTIONS

AUTORISATION

M. Guy PESSIOT, Adjoint,

présente le rapport suivant :

MESDAMES,

MESSIEURS,

La Ville a acquis :

- le 20 mars 2008, un manuscrit autographe d'Emile CHARTIER dit ALAIN, pour un montant de 591,95 €, lors d'une vente aux enchères chez PIASA commissaire-priseur,

- le 25 mars 2008, un ensemble de quatre lettres autographes signées avec dessins d'Eustache BERAT, pour un montant de 2.008 €, auprès de la galerie Arts et Autographes,

- le 6 mai 2008, un manuscrit autographe de Guy de MAUPASSANT, pour un montant de 6.000 €, lors d’une vente aux enchères chez Alde.

1.- Le manuscrit autographe signé ALAIN est sur papier blanc, 2 pages 20,9 cm X 13,4 cm. Ce « propos » qui commence ainsi « Je vois qu'au sujet de ce procès fameux, quelques moralistes ont gémi... » est peut-être inspiré par l'affaire STEINHEIL (assassinat non élucidé de la mère et du mari de Marguerite STEINHEIL, maîtresse de Félix FAURE, en 1908).

La bibliothèque municipale de ROUEN possède actuellement 49 propos manuscrits d'ALAIN et il entre dans sa politique d'acquisition d'enrichir ce fonds. Emile CHARTIER est normand d'origine (né à MORTAGNE-AU-PERCHE) et a enseigné à ROUEN durant six ans. Il a publié ses « propos » dans la « Dépêche de ROUEN », y compris après son départ de la ville. Il a fait don à la bibliothèque d'une série de ses oeuvres, qu'il a dédicacées parfois avec une citation.

2.- Un ensemble de quatre lettres autographes signées d'Eustache BERAT, datées de 1836, 1858 et sans date, sur 13 pages. Ces lettres sont illustrées de dessins à la plume assez amusants, où Eustache BERAT se représente lui-même dans diverses postures.

- Une lettre [14 novembre 1836] adressée au président HOUËL à LOUVIERS, dans laquelle il l’engage à passer le voir et annonce qu’il a découvert des vitraux magnifiques représentant le Jugement dernier et l’arbalète de Guillaume TELL. Il se représente dormant dans un fauteuil.

- Une lettre du 29 avril 1858, adressée à L. ROGER, à propos d’une élégie et d’une pièce de circonstance en hommage à son frère Frédéric BERAT (auteur de Mimi Pinson, 1855). Il se dessine en chiffonnier tenant au bout d’un bâton sa propre effigie en miniature, et croque leur ami DURAND qu’il portraiture en singe, une pomme à la main.

- Une lettre du 13 mai 1858 envoyée à L. ROGER, avec une élégie en 12 vers adressée aux Rouennais et 3 autres pièces de vers pour éventuelle publication ; il se porte bien et se dessine de dos, se portant lui-même sur la tête.

- Une lettre dans laquelle il donne des nouvelles de son travail et l’état de ses finances ; il dessine son ami DURAND à la porte de sa librairie, puis offre à ce même DURAND une pipe culottée qu’il dessine également. Il termine avec un autoportrait.

Eustache BERAT est né à ROUEN en 1792, mort à GRANVILLE en 1884. Il est peintre, graveur, chansonnier et compositeur. La bibliothèque possède déjà plusieurs manuscrits de ses oeuvres et quelques carnets de ses croquis. Cet ensemble de lettres illustrées complèteront cet ensemble.

3.- Le manuscrit autographe de Guy de MAUPASSANT (1850‑1893) signé, de la nouvelle Un soir ; 17 pages in fol. montées sur onglets, dans une reliure demi-maroquin vert à coins, signée Asper, à GENEVE.

Il s’agit d’une version primitive de la nouvelle intitulée Un soir, qui n’a pas été publiée sous cette forme et n’a pas pu donc être prise en compte dans l’édition de La Pléiade.

La nouvelle définitive a été publiée dans L’Illustration des 19 et 26 janvier 1889, puis recueillie dans La Main gauche (PARIS, Ollendorf, 1889).

Ce manuscrit provient de l’ancienne collection G-E. LANG, puis Alain de SUZANNET, dont la bibliothèque a acquis déjà deux nouvelles ces dernières années.

Est joint un exemplaire de La Main gauche (PARIS, Ollendorf, 1889), rel. demi-maroquin vert à coins.

La bibliothèque de ROUEN est riche d’un important fonds MAUPASSANT : elle possède un ensemble de correspondances, entre autres avec la comtesse POTOCKA, et d’oeuvres manuscrites, fonds que la bibliothèque a pour politique d’enrichir. En 2004, elle a ainsi fait l’acquisition d’une nouvelle intitulé Solitude ; en 2006, elle a récidivé avec une autre nouvelle intitulée Tribunaux rustiques. Toutes deux avaient la même provenance, la collection du comte Alain de SUZANNET, comme ce manuscrit proposé à la vente le 6 mai. La bibliothèque conserve de même les éditions originales des oeuvres de cet écrivain normand de premier plan.

Ces acquisitions, en raison de leur intérêt patrimonial local, sont éligibles à des subventions du Fonds Régional d’Acquisitions des Bibliothèques (F.R.A.B.).

J’ai donc l’honneur, MESDAMES, MESSIEURS, de vous prier de bien vouloir autoriser Mme le Maire à solliciter, pour ces acquisitions, les subventions les plus élevées possibles auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.) et de la Région de Haute-Normandie.

Si les conclusions de ce rapport recueillent votre accord, je vous propose d’adopter la délibération ci-jointe.